L’inédite crise de carburant qui s’est abattue sur le Mali, ces derniers semaines, a mis à nu le comportement malsain de certains citoyens. En plus du détournement du carburant à destination du marché noir, il est malheureux de constater que le prix des produits entrant dans la préparation quotidienne des plats a pris un ascenseur inimaginable.
A Bamako et ses environs, le prix du panier de la ménagère a, exponentiellement, grimpé. Un tour dans quelques marchés ainsi qu’un entretien avec des ménagères prouvent à vsuffisance l’existence de cette amère réalité.
Dans le premier arrondissement de Bamako
A Doumanzana-Nafadji dans le premier arrondissement du district de Bamako, le marché est suffisamment ravitaillé en produits comme à l’accoutumée. Pourtant, depuis quelques jours, les prix de ces produits alimentaires de base ont augmenté. Le tas de légumes qui était vendu à 50 F CFA est cedé à 75 F CFA ; la goave locale de 25 F CFA est découpée en morceaux vendus chacun à 25 F CFA et la goave entière à 150 F CFA ; le piment de 25 F CFA à 50 FCFA. Dans la matinée du lundi, 03 novembre 2025, Diaratou Coulibaly, une ménagère rencontrée de retour de ce marché s’est exprimée en ces termes : » Je n’ai même pas pu me procurer du poisson de mer importé du Sénégal qui a été toujours le moins cher des poissons et qu’on achetait l’unité à 500 F CFA est cédé à 1250 F CFA « . Une autre ménagère qui l’accompagnait, se nommant Ina Douyon, d’affirmer » Pour ma part, la quantité de pâte d’arachide que j’avais l’habitude d’achéter à 400 F CFA s’est retrouvée à 600 F CFA ».
Au niveau du cinquième arrondissement de la capitale
Le marché de Sabalibougou est un marché très animé voire grouillant. Sur place, le mardi 04 novembre 2025, une dame, qui a voulu garder l’anonymat, est très remontée. » Eh ! les maliens n’ont pas pitié. Il suffit qu’il y ait un petit problème dans le pays pour que les commerçants profitent pour augmenter les prix. Imaginez que je n’arrive pas à obtenir la quantité habituelle d’oignon que j’achète au prix habituel. Le prix a quadruplé. Et on me dit que c’est à cause de la pénurie de carburant qui empêche les fournisseurs de ravitailler le marché. Et pourtant, le stock que les commerçants disposent est un ancien stock, je le sais. Je viens dans le marché chaque matin. » Et, Kady Touré, une étudiante venue faire le marché pour sa mère, d’ajouter qu’il est impossible d’acheter de la pomme de terre tant le prix a augmenté.
Il faut rappeler que cette situation est venue se greffer à celle déjà présente et relative à la flambée du prix du carburant qui se vend dans le marché noir. Ce qui a amené le gouvernement à prendre des mesures draconiennes à travers un arrêté interministériel. L’application de cette disposition a permis rapidement de démanteler des réseaux. La même réaction des autorités devrait s’étendre aux marchés pour permettre aux populations de bien se nourrir à un prix habituel et raisonnable ./.
